Une attaque brutale attribuée à un groupe de la milice Mobondo a ensanglanté le village de Fadiaka, situé dans le territoire de Kwamouth (Kwango), faisant au moins 11 morts, selon des sources concordantes.
Les assaillants ont lancé leur attaque aux premières lueurs du jour, vers 4 heures du matin, incendiant des maisons et pillant le village. Les rapports font également état d’un nombre significatif de personnes déplacées en raison de cette tragédie, témoignant de l’ampleur des ravages causés par cette attaque.
Selon le député national élu de Kwamouth, les miliciens Mobondo responsables de cette attaque proviendraient de plusieurs villages, notamment Mitimitanu, Sengwa, Kingulu et Zamba Poto. Ils se seraient regroupés à Fadiaka après le départ des militaires locaux, partis mener une opération dans une autre localité.
« Les miliciens Mobondo ont envahi le village Fadiaka. Ils ont tué pratiquement 11 personnes dont trois femmes… c’était un regroupement des Mobondo venus des différents villages. Notamment de Mitimitanu, Sengwa, Kingulu, et Zamba poto. Ils sont allés massacrer Fadiaka quand ils ont vu que les militaires ont quitté le lieu pour l’opération ailleurs », a alerté le député.
Le mouvement des déplacés est particulièrement notable du côté de la rive du territoire de Bagata, selon les déclarations de l’élu de Bagata, Garry Sakata. Il a partagé le même bilan de l’incursion et a appelé le gouvernement à agir rapidement pour imposer la paix.
« Cette situation ressemble, à mon avis, à un petit feu qui s’étend et qui risque de devenir incontrôlable. Nous demandons instamment et urgemment aux Ministres de la défense, de l’intérieur mais également aux Gouverneurs de la province du Kwilu, ainsi que de la province de Maï ndombe de prendre des mesures urgentes pour imposer la paix , dans le territoire de Bagata en province du Kwilu, et dans le territoire de Kwamouth en province de Maï-Ndombe », a recommandé Garry Sakata.
Le chef de secteur Wamba, situé à Bagata, a annoncé quant à lui 8 morts et a exhorté le gouvernement à prendre rapidement des mesures pour éviter que de tels événements se reproduisent à Bagata.
« 8 personnes ont été tuées à Fadiaka. Les habitants sont touchés de constater que la situation doit encore se répéter. Puisse le gouvernement tout faire pour sécuriser la population », a déclaré Martin Gabia, chef de secteur Wamba au territoire voisin de Bagata.
Ce regain d’insécurité intervient après une série d’incidents à Kwamouth à la fin de l’année 2023. La situation s’était enflammée entre les villages Tika Ngai et Béthanie, puis entre « Longue Histoire » et Mapanda. Quelques jours plus tard, en 2024, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) avaient réussi à mettre en déroute plusieurs miliciens, mais ces derniers s’étaient dirigés en grand nombre vers la partie sud du territoire, exposant une fois de plus le territoire voisin de Bagata à une instabilité croissante.